le saviez-vous ?

Des piles en « ailes d’avion » pour le viaduc de l’Isère

L’ouvrage qui franchit l’Isère à hauteur de Sassenage est en cours d’élargissement avec la construction d’un deuxième tablier. Pour le supporter, les quatre piles du nouveau viaduc ont été conçues en forme d’ailes d’avion. Un choix plus écologique qu’il n’y paraît. 

Une pile de viaduc, en temps normal, c’est plutôt circulaire. C’est d’ailleurs la forme de celles qui ont été érigées lors de la construction du viaduc de l’Isère, à la fin des années 60. Alors pourquoi réaliser les piles du nouveau tablier avec cette forme si particulière, très profilée ?

agent travaillant à la construction d'une pile du pont de l'Isère pour l'autoroute urbaine A480

« Ces piles présentent l’intérêt de permettre un meilleur écoulement de l’eau, de ne pas lui faire obstacle » explique Bastien Lehello, de la maîtrise d’œuvre, responsable des travaux. « Si nous étions restés sur des piles de forme classique, ronde, cela aurait potentiellement entraîné une remontée du niveau d’eau en amont du viaduc en période de crue. Nous sommes, à cet endroit, dans le plan d’eau d’un barrage EDF, avec un certain nombre de capteurs qui surveillent le niveau d’eau dans l’Isère, afin de réguler le barrage. L’engagement que nous avions pris auprès des services de l’Etat (DREAL) et d’EDF, c’est que les nouvelles piles en rivière n’entraînent pas de modification de ce niveau, qu’il y ait ce qu’on appelle une « transparence hydraulique »».

pile du pont de l'Isère le long de l'autoroute A480

La construction de ces piles en forme d’ailes d’avion ne se fait pas sans contraintes : « il a fallu réaliser des coffrages particuliers avec une adaptation des batardeaux (dispositif provisoire permettant de travailler dans le lit de la rivière), et prévoir des surfaces de béton plus importantes ». AREA a souhaité aller encore plus loin puisque les piles du viaduc existantes, de formes circulaires, se verront équipées de coques qui auront exactement la même forme que celles des nouveaux appuis, afin que l’ensemble des piles soient profilées de la même manière.

construction d'une pile du pont de l'Isère pour l'autoroute A480

Ces piles en ailes d’avion présentent enfin un autre avantage : elles diminuent aussi le risque d’embâcle, autrement dit d’obstruction du lit de la rivière par un amoncellement de débris : « Si on prend l’exemple de troncs d’arbres tombés dans l’Isère, ils auront plus de chance de se coincer au niveau de piles sphériques, que si elles sont profilées en ailes d’avion » conclut Bastien Lehello.
A l’heure actuelle, les quatre nouveaux appuis sont déjà réalisés. Les quatre anciens devraient être équipés de leurs coques d’ici la fin de l’été prochain.