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A480, vers une métropole de Grenoble plus attractive ?

Régulièrement désignée comme l’une des villes les plus embouteillées de France, Grenoble pâtit des difficultés quotidiennes rencontrées par les usagers des voies rapides qui desservent l’agglomération. Le réaménagement de l’A480, en cours jusqu’à début 2022, devrait contribuer à enfin inverser la tendance.

Grenoble dans le top 5 des villes où l’on circule le plus mal

Selon la dernière étude annuelle « Trafic Index », publiée par le fabricant de GPS Tom Tom et basée sur les remontées de données de ses appareils, Grenoble serait la 4ème ville la plus embouteillée de France, derrière Paris, Marseille et Bordeaux. Un conducteur grenoblois perdrait ainsi près de 150 heures par an dans les bouchons.
Pour Gérard Poncet, président de la commission aménagement du territoire de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Grenoble, les difficultés de trafic enregistrées quotidiennement entre St-Égrève et le carrefour du Rondeau ne sont pas nouvelles :

« Depuis des années nous subissons ces contraintes et il était donc temps que l’on s’attaque au problème. On peut toutefois remarquer que le chantier mené par AREA depuis 2019 ne perturbe pas plus le trafic qu’il ne l’était déjà auparavant, ce qui est quand même remarquable au niveau de l’organisation. Nous avions peur que ces travaux génèrent des difficultés supplémentaires mais, au final, il n’y en a pas plus qu’avant ».

Aménagements par les équipes d'AREA de l'autoroute intégrée A480 au niveau du diffuseur de Vercors à Grenoble

Une fois que l’A480 sera passée à deux fois trois voies (début 2022) et que le carrefour du Rondeau aura été réaménagé (sans doute courant 2024) la circulation devrait être bien plus apaisée, estime Gérard Poncet :

« Cela fait des années que nous nous battons pour qu’un tel chantier soit entrepris. Ce sera un soulagement à la fois pour tous les salariés qui viennent travailler en voiture et qui perdent beaucoup de temps chaque matin et chaque soir dans les bouchons, mais aussi pour les entreprises du secteur qui auront plus de facilité à être approvisionnées ».

Une forte attente de la part des entrepreneurs et des salariés

Avec plus de 38.000 entreprises implantées sur le territoire de la Métro et plus de 155.000 salariés qui y travaillent, on comprend aisément que les attentes en matière de circulation soient si importantes :

« Nous recevons régulièrement des témoignages de chefs d’entreprises qui nous disent qu’ils n’en peuvent plus. Des entreprises souffrent de difficultés d’approvisionnement, notamment dans le secteur du BTP où il est compliqué pour les camions d’emprunter les axes traversant l’agglomération, ce qui conduit à une baisse de rentabilité. Nous avons des entrepreneurs qui renoncent à s’installer dans la région de Grenoble à cause de l’engorgement du trafic. Les sociétés qui possèdent des locaux vacants ont aujourd’hui du mal à les louer ou à les vendre. Il y a même quelques entreprises qui ont déplacé leur siège de Grenoble à Lyon pour remédier aux problèmes d’accès. Une plus grande fluidité du trafic permettra donc à la fois de soulager les entreprises déjà implantées ici, mais aussi de renforcer l’attractivité de la capitale des Alpes pour en inciter d’autres à s’installer ».

Aménagement de l'axe autoroutier A480 par AREA sur la ville de Grenoble

Un dernier volet, celui du tourisme, n’est pas à négliger. Dans un département comme l’Isère, le chiffre d’affaire lié à ce secteur d’activité pèse 2 milliards d’euros par an et génère 24.500 emplois. La future A480, avec des temps de parcours plus fiables, sera un atout de plus pour les stations de sports d’hiver :

« Les maires de ces stations nous font régulièrement part de leur désarroi face au point noir que représente le bouchon de Grenoble lors des week-end hivernaux de fort trafic. Ce sera un soulagement pour eux dans le sens ou l’accès aux stations devrait se retrouver facilité ».

La future A480 sera sans nul doute un des maillons qui participeront à redonner au territoire toute son attractivité.