le saviez-vous ?

L’A480, l’autoroute urbaine de demain

En cours de réaménagement, l’A480 préfigure ce que seront les autoroutes urbaines du XXIe siècle. Et si vous vous demandez ce que recouvre le terme « autoroute urbaine » en 2021, on vous dit tout dans cet article.

Longue de quinze kilomètres entre les secteurs de Saint-Égrève (au nord) et de Claix (au sud), l’A480 est un axe autoroutier qui traverse une bonne partie de l’agglomération de Grenoble, principalement pour assurer la desserte locale et aussi pour le transit entre les autoroutes A48, A41 via la rocade sud et A51.
Conçue à la fin des années soixante et inaugurée lors des Jeux Olympiques de Grenoble, cette autoroute essentielle à la vie de l’agglomération accueille aujourd’hui près de 100.000 véhicules par jour ce qui en fait l’un des axes les plus saturés de France. Un axe qui, dans sa configuration actuelle, ne répond plus correctement aux besoins de mobilité des habitants.
C’est donc pour remédier à cette situation que la société AREA entreprend de très importants travaux d’aménagement qui dureront jusqu’en 2022.

finalisation de l'installation de l'écran acoustique

Une autoroute urbaine, c’est d’abord une infrastructure qui doit s’intégrer dans son environnement.

Et pour cela, « il faut avoir un traitement architectural particulier, des aménagements paysagers de qualité, et des équipements très spécifiques de protection de l’environnement et des riverains », explique Christophe Labbé, conducteur d’opérations en charge du projet de réaménagement A480-Rondeau.

« Les autoroutes construites durant les années soixante-dix n’étaient pas soumises aux règles que nous connaissons aujourd’hui. Elles étaient généralement dépourvues de dispositif de protection des eaux ou acoustique. Notre projet prévoit d’aller plus loin que les règlementations actuelles, avec notamment la création de nombreux bassins de traitement des eaux avant leur rejet dans le Drac ou l’Isère, construits sous les chaussées pour ne pas occuper d’espace supplémentaire. »

Concernant la lutte contre les nuisances sonores, jusqu’à présent, l’A480 était dotée de 900 mètres linéaires d’écrans de protection acoustique à hauteur du quartier Mistral et du pont de Catane. Dans le nouveau projet, il y en aura 6 000 mètres. Et, là encore, pour une meilleure intégration urbaine et paysagère, certains des murs anti-bruit érigés le long de l’autoroute seront parés de pierres sèches issues de carrières locales, et en partie recouvertes de végétation.

Réalisation d'un bassin de récupération des eaux

Autre notion capitale, pour une autoroute urbaine : permettre une meilleure fluidité du trafic.

« Ce qui est important, aujourd’hui, pour ce type d’infrastructure, ce n’est pas de pouvoir rouler vite, c’est plutôt la notion de ce qu’on appelle le « chrono-aménagement ». Les conducteurs urbains ne parcourent généralement pas de grandes distances, mais ils ne veulent pas perdre chaque matin et chaque soir un temps précieux dans des embouteillages, tel que c’est le cas dans certaines villes. Ils veulent au contraire qu’on leur garantisse un temps de parcours fiable pour aller d’un point A à un point B. »

Il est également important de veiller à ce que ce type d’autoroute contribue à préserver la qualité de l’air.

« Les infrastructures embouteillées du matin au soir sont source de pollution », ajoute Christophe Labbé.

« Il vaut mieux avoir une structure à vitesse réduite. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles la Préfecture a voulu limiter la vitesse à 70 km/h sur le tronçon central de l’A480. Les émissions polluantes sont plus faibles à 70 qu’à 90 km/h. »

 

Vue de l'autoroute urbaine A480 sur Grenoble

L’un des autres grands enjeux liés au réaménagement de l’A480, c’est de lui permettre de redevenir l’un des axes structurant de l’agglomération. Christophe Labbé s’explique sur ce point :

« Quand l’autoroute est congestionnée, cela provoque un trafic de fuite énorme dans Grenoble, surtout avec les outils de navigation modernes. La situation est telle, aujourd’hui, que plutôt qu’emprunter l’A480, les conducteurs qui suivent les indications de leur GPS se retrouvent parfois à passer par des rues semi-piétonnes de la ville. »

Autre problème non négligeable : certains boulevards de Grenoble voient passer jusqu’à 40.000 véhicules par jour.

« C’est bien supérieur au trafic de la plupart de nos autoroutes. Réaménager l’A480, c’est lui redonner de la capacité et permettre de remettre les voitures sur cette autoroute pour qu’ensuite les espaces de déplacement qui se trouvent dans le cœur de la ville soient plus apaisés et partagés avec les piétons et les cyclistes, ainsi qu’avec tous les modes doux d’une manière générale. »

cyclistes le long des voies cyclables sur Grenoble

 

Enfin, pour répondre aux critères d’une autoroute urbaine bien ancrée dans son époque, l’A480 se doit aussi d’être « résiliente », conclut Christophe Labbé :

« Elle doit pouvoir s’adapter aux prochaines évolutions en matière de déplacement. Dans le cadre des projets liés aux nouvelles technologies, on imagine par exemple développer et implanter des bornes Wifi afin de détecter plus facilement les incidents et transmettre plus d’informations aux usagers. »