le saviez-vous ?
Des travaux forestiers doux et innovants, en faveur de la biodiversité
permalienC’est dans cette optique, de gestion de boisement, qu’AREA intervient depuis l’automne dernier dans le bois du Gélinot. Ce bois se situe sur la commune de Noyarey, à une dizaine de kilomètres au nord-ouest de Grenoble. Ce boisement était anciennement irrigué par un cours d’eau (le Gélinot) et par l’Isère. Sa nappe a subi depuis longtemps de fortes modifications, avec des incidences sur l’écosystème : assèchement du ruisseau du Gélinot, endiguement de l’Isère et abaissement de la nappe phréatique. Les essences présentes initialement ont progressivement été remplacées par d’autres, dont certaines exotiques et envahissantes. Le Robinier faux acacia, en particulier lorsqu’il devient mono-spécifique, appauvrit la diversité du milieu.
Des méthodes innovantes et écologiques au service de la biodiversité
Pour préparer son intervention, AREA s’est adjoint les services du bureau d’étude lyonnais spécialisé dans le génie écologique Biotec. Pour réaliser les travaux, un groupement d’entreprises spécialisées dans ce type d’interventions pour restaurer la biodiversité végétale a été retenu.
La méthode consiste tout d’abord à réduire la population de Robiniers faux acacias, ce qui n’est pas une opération facile. Les couper ne suffit pas car cet arbre très dynamique est capable de reprendre très vite, depuis sa souche et/ou ses racines (drageonnage). La coupe doit impérativement s’assortir d’un dessouchage (enlèvement de la souche). L’ensemble de ces travaux peut se faire soit à l’aide d’engins mécaniques classiques, assez lourds, soit à l’aide de chevaux spécialement utilisés pour ce type de chantier.
Cette dernière solution présente l’avantage d’être bien plus respectueuse des sols et donc de la végétation en place et c’est celle qui a été privilégiée autant que possible.
Autre technique, plus légère utilisée pour réduire cette espèce invasive : le cerclage. Cela consiste à retirer une partie de l’écorce de l’arbre sur quelques centimètres de profondeur jusqu’à l’aubier et sur une bande de quelques décimètres, afin d’empêcher la montée de sève. L’arbre finit par mourir sur pied créant ce que les spécialistes appellent des « chandelles ». Ces dernières deviennent alors un précieux allié car elles constituent des habitats naturels indispensables pour des espèces d’intérêt patrimonial comme certains insectes, les chauve-souris, ou des oiseaux (en particulier les pics).
Enfin, reste une troisième méthode brevetée dite « méthode GAMAR » : dévitalisation des souches par le biais de l’injection d’une solution aqueuse non chimique (précédemment mise au point et testée avec le Conservatoire d’Espace Naturels de l’Isère). Cet autre procédé innovant sera mis en œuvre à partir du printemps prochain (mars). D’ici là, une phase de plantation des secteurs traités a démarré en fin d’année. Elle permet une mise en concurrence pour éviter la reprise du Robinier et s’appuie sur la régénération naturelle au sein du boisement, permettant de pleinement s’inscrire dans une démarche de « végétal local » : utilisation des rejets d’arbres naturellement présents dans le boisement.
Des travaux intégralement financés par AREA
Une fois tous ces travaux terminés, une période de 3 ans est prévue au cours de laquelle l’entreprise qui a réalisé les travaux effectuera un suivi et un confortement des travaux, pour mieux garantir le résultat. De plus le projet a une vocation durable. Le partenariat signé avec la commune de Noyarey engage AREA à gérer et suivre le site du Bois du Gélinot jusqu’en 2036.