Elaboré dans les années 80, l’enrobé drainant est un revêtement routier poreux qui permet l’infiltration des eaux de pluie évitant les risques d’aquaplanage liés à la présence de flaques d’eau sur la chaussée.
Fréquemment utilisé sur le réseau autoroutier, cet enrobé est très souvent privilégié sur les portions urbaines pour sa capacité à réduire également le bruit du trafic routier, en raison de ses microcavités jouant le rôle d’absorbant acoustique.

Si l’on entre dans le détail de sa fabrication, on découvre que cette couche de roulement, d’une épaisseur de 4 centimètres, est constituée d’un mélange discontinu de granulats (cailloux, sable) laissant des espaces de vide dans sa structure et permettant à l’eau de s’infiltrer directement dans cette couche de surface. L’eau circule alors à l’intérieur de la couche supérieure de la chaussée avant de s’évacuer en bord de plate-forme autoroutière dans les caniveaux collectant les eaux puis vers les bassins de traitement. Il n’y a alors plus d’eau à la surface de la chaussée ce qui améliore considérablement le confort et la sécurité des usagers.

La durée de vie de cette couche de roulement, est d’environ 15 ans.

Jusqu’à 900 mètres d’enrobés par nuit

La pose de cet enrobé drainant est un exercice bien rodé où tout est optimisé.

Il faut d’abord pouvoir disposer de la matière. L’enrobé utilisé sur l’A480 est fabriqué dans une centrale fixe basée à Izeaux, à proximité de Rives, à seulement une quarantaine de kilomètres au nord-ouest de Grenoble.
Pour les travaux nocturnes de chaussées, la fabrication de l’enrobé débute aux alentours de 18h30-19h. L’enrobé sort de la centrale à 180° et est directement acheminé sur le chantier.

Une fois arrivés sur site, les semi-remorques déversent le contenu de leur chargement dans les finisseurs qui, eux, posent l’enrobé drainant au sol avec l’épaisseur et la majeure partie de la compacité voulue.

L’objectif est que ces finisseurs soient alimentés en continu pour qu’il n’y ait pas d’interruption dans l’application de l’enrobé drainant et garantir ainsi à l’usager une chaussée sans défaut de planéité.

Derrière les finisseurs, un atelier de compactage termine la mise en œuvre. Puis un atelier de contrôle, vérifie la conformité de l’enrobé en effectuant des prélèvements et des contrôles in situ.

Et ce n’est pas tout ! En fin de convoi, un atelier de marquage refait directement la peinture blanche sur la chaussée avant la réouverture de l’autoroute au petit matin.

Chaque nuit de fermeture, ce sont ainsi 40 semi-remorques qui assurent l’approvisionnement entre Izeaux et l’A480 et une centaine d’ouvriers qui sont mobilisés sur le chantier.

Toute cette organisation permet de réaliser de l’ordre de 900 mètres de chaussée par nuit.

Au total, une quinzaine de nuits de fermeture seront nécessaires d’ici fin novembre pour couvrir la chaussée ainsi dotée d’un enrobé drainant flambant neuf.