La réglementation fixe des seuils de minimum sonore à ne pas dépasser pour les infrastructures de transport terrestres. Cela est valable aussi bien pour la création d’une nouvelle infrastructure que pour le réaménagement d’un axe existant tel que c’est le cas sur le chantier de l’A480, à Grenoble. La solution la plus efficace est la construction d’écrans acoustiques pour faire obstacle entre le bruit généré par la circulation et les habitations situées à proximité de l’axe.

Deux types d’écrans sont disponibles sur le marché

Les plus classiques sont les écrans réfléchissants. Ils sont en général utilisés dans des sites ne comportant pas d’habitation en vis-à-vis de la face réfléchissante de l’écran car ce type d’équipement peut conduire à détériorer une situation existante en renvoyant une partie de l’énergie sonore sur un bâtiment.

C’est pourquoi, sur l’A480, le choix a été fait d’implanter des écrans absorbants dont la face située côté trafic comporte un matériau qui vient dissiper une partie du son.

C’est ce type d’écran qui est notamment construit depuis cet été sur le terre-plein central séparant les deux sens de circulation à hauteur du diffuseur de Catane (n°3). Avec ses 350 mètres de long sur presque 5 mètres de haut, la structure ne passe pas inaperçue. Elle est constituée de caissons en tôle acier à l’intérieur desquels sont disposés 10 centimètres de laine de roche haute densité enveloppée d’un grillage galvanisé. C’est la laine de roche qui donne à l’écran son caractère absorbant.

En direction de Sisteron, les caissons seront habillés d’une tôle en aluminium perforée. Les micro-perforations laissent entrer le son pour mieux le piéger à l’intérieur du panneau et éviter que celui-ci soit simplement réfléchi et renvoyé vers d’autres secteurs résidentiels. A terme, les panneaux seront ornés d’une fresque réalisée par des artistes de street-art.

Dans l’autre sens, direction Lyon, les caissons seront habillés d’une grille en acier galvanisé. Un tissu de fibre de verre et un grillage polyester viendront également s’insérer entre la grille et la laine de roche afin de protéger celle-ci des éventuels rongeurs. L’ensemble de la structure sera ensuite masqué par une frange végétale constituée d’arbres et d’arbustes plantés à l’automne.
Une façon d’allier, là encore, efficacité phonique et meilleure intégration urbaine.

On peut ajouter que ces panneaux innovants sont légers et modulaires, permettant une mise en œuvre rapide et aisée. Ils sont également durables et 100% recyclables.

Une redoutable efficacité sur le plan acoustique

D’un point de vue phonique, les performances de ces écrans ne sont plus à démontrer. Les panneaux permettent à eux seuls d’atténuer le bruit de l’ordre de 24 dB(A). L’ajout de l’âme absorbante réduit les nuisances sonores de l’ordre de 8 dB(A) supplémentaires.
Leur efficacité a déjà été évaluée via des simulations acoustiques réalisées avant le lancement des travaux afin de déterminer la hauteur des écrans ainsi que leur emplacement sur le tracé. Des mesures sonores seront réalisées après la pose de chaque écran afin de vérifier l’efficience de la protection. D’autres mesures in situ sont également envisagées chez les riverains après réalisation.

Ces écrans, tels qu’ils ont été conçus pour l’A480, représentent une première en France. Le procédé avec une tôle en aluminium perforée d’un côté et une grille en acier galvanisé de l’autre constitue un prototype récemment testé et validé en usine chez ECIB (une entreprise située à Liévin, dans le Pas de-Calais). Après fabrication des panneaux, les fondations ont été réalisées en juin et juillet. Et la pose a débuté fin août.

D’autres écrans de l’A480 sont également « à âme absorbante ». C’est le cas des murs gabion, constitués de cages métalliques remplies de galets et avec, au centre, une âme absorbante faite de sable stabilisé au ciment.

Le long de l’A480, à hauteur du quartier Mistral, ces écrans peuvent atteindre une hauteur de 8 mètres. L’impressionnant mur ainsi érigé sera à terme recouvert de plantes qui utiliseront le maillage de fil de fer des gabions pour pouvoir s’ancrer et s’étendre sur la structure.

On retrouve aussi d’autres murs gabion, moins hauts mais toujours à âme absorbante, le long des voies du sens Lyon-Sisteron, entre le pont du Vercors et le carrefour du Rondeau.

Mis à jour le 8 octobre 2021 à 07:25