La lutte contre les nuisances sonores : une priorité

Il faut dire qu’au moment de la construction de l’A480, pour les Jeux Olympiques de 1968, il n’existait pas de règlement concernant la protection des riverains en matière de bruit. Seules deux portions furent dotées de murs anti-bruit : le quartier Mistral, avec une paroi béton longue de 500 mètres, et le secteur de Catane avec un autre mur d’environ 400 mètres dans les bretelles d’insertion du diffuseur 3 (Grenoble centre) en direction de Lyon. Et… c’est tout !

Depuis cette période, le trafic de l’A480 a considérablement augmenté pour atteindre les 100.000 véhicules par jour. Une croissance qui a aussi conduit à une hausse des nuisances sonores pour les riverains, sans pour autant qu’aucun nouvel aménagement n’ait été décidé ou réalisé. C’est l’une des raisons pour lesquelles, dès l’établissement de son projet de réaménagement de l’A480.
En passant de 900m à plus 6 kilomètres d’écran acoustique, AREA s’est engagée à ce que les habitants soumis à des niveaux de bruit élevés voient ces niveaux abaissés.

Plusieurs types d’écrans différents

Pour limiter la propagation du bruit émis par la circulation, quatre types d’écrans bien distincts sont en cours d’installation.
Tout d’abord, le concept « Naturawall » : des murs antibruit nouvelle génération constitués d’une structure métallique en forme de V inversé, que l’on remplit de terre avant d’y planter des arbustes qui viendront à terme recouvrir l’ensemble. D’un point de vue acoustique, ces murs végétalisés ont une efficacité semblable à celles des grandes buttes de terre érigées habituellement le long des autoroutes tout en présentant l’avantage d’occuper beaucoup moins d’espace au sol. Ils offrent par ailleurs une bien meilleure intégration dans l’environnement grâce à une touche supplémentaire de verdure.

Implantés en bord d’autoroute en venant du sud, ces écrans végétalisés, permettront de protéger du bruit les riverains de l’A480 sur deux portions : d’abord sur environ 400 mètres à hauteur du stade Bachelard (haut de 2 mètres), et ensuite sur près de 300 mètres à hauteur du parc Joseph Vallier (haut de 3,50 mètres).

Les murs gabions

Autre type d’écrans acoustiques : les murs gabions. Les gabions, ce sont ces cages métalliques remplies de galets. Les gabions sont également utilisés comme parement aux écrans acoustiques comme devant le quartier Mistral
Sur ce secteur, la structure accueillera des bacs dans lesquels seront plantés des végétaux destinés à recouvrir en partie l’édifice. Les espèces choisies, à l’apparence proche de la vigne vierge ou du lierre, utiliseront le maillage des grillages anti-graffiti posés devant les écrans acoustiques pour pouvoir s’ancrer et s’étendre sur la structure au fil des saisons.

Côté autoroute, les conducteurs verront donc ces murs de galets en partie habillés de verdure tandis que, du côté des habitations, la structure sera au deux tiers recouverte par un talus en pente douce qui s’élèvera jusqu’à 5 mètres de haut. La partie sommitale du mur sera quant à elle, à terme, masquée par de la végétation plantée au sommet de la butte.
On retrouve aussi des murs gabions le long des voies du sens Lyon-Sisteron, mais sur des hauteurs moins importantes, comprise entre 2 et 3 mètres, entre le pont du Vercors et l’échangeurdu Rondeau.

Les écrans béton-bois

Troisième type de protection prévue le long de l’A480 : les écrans béton bois. Ces panneaux sont constitués d’un mélange de ciment et de bois préalablement traités afin de devenir imputrescible. ce matériau poreux confère à l’ensemble de très bonnes qualités phoniques. Le design des panneaux peut aussi contribuer à casser les ondes pour mieux les emprisonner. Les écrans bétons de bois présentent enfin l’avantage d’offrir une grande stabilité dans le temps ce qui n’est pas négligeable à l’heure du développement durable.On en verra notamment devant le quartier des Eaux-Claires (entre le quartier Mistral et le Pont de Catane), , mais aussi entre Sassenage et Fontaine en direction Sisteron. Sur cette portion, le choix a été fait d’ériger des murs bi-face : gabions côté Drac (afin de rester en harmonie avec le paysage des berges) et béton de bois côté autoroute.

Le dernier type d’écran à trouver sa place sur l’A480 sera implanté sur le terre-plein central qui sépare les deux sens de circulation, sur toute la longueur du diffuseur de Catane (n°3), soit sur environ 500 mètres. Il s’agit de panneaux aluminium avec âme acoustique. Hauts de 4,75 mètres, ils sont constitués de deux plaques d’aluminium micro-perforées à l’intérieur desquelles est disposé un matériau absorbant. Les micro-perforations laissent entrer le son et le piège à l’intérieur du panneau. Sans cela, le son se retrouverait simplement réfléchi. Ce panneau permet de saisir le bruit à la source.

Dans le sens Lyon vers Sisteron, les panneaux seront ornés d’une fresque réalisée par des artistes de street-art. Dans l’autre sens, ils seront masqués par une frange végétale constituée d’arbres et d’arbustes. Une façon d’allier, là encore, efficacité phonique et meilleure intégration urbaine.