Un pont édifié sur place, le long de l’autoroute

Les travaux de construction de cette nouvelle structure en forme de portique, composée d’un tablier et de deux piédroits (autrement dit, les piliers), ont commencé en début d’année. Interrompus lors du confinement, ils ont repris au printemps pour s’achever il y a quelques jours.

Construit sur place, le long de l’actuel Pont de Catane, cet ensemble, lourd de plus de deux mille tonnes, doit maintenant être déplacé pour gagner son emplacement final, afin de prolonger l’ancien pont construit en 1956 et permettre, à termes, le passage des futures voies de l’A480 du sens Sisteron vers Lyon.

L’heure du « ripage » est maintenant venue

Ce déplacement passe par une opération de « ripage du pont » ainsi nommé par les professionnels du secteur. Pour réussir une telle opération, les ingénieurs font appel à une société spécialisée belge qui a d’abord installé plusieurs chariots automoteurs de la marque « Kamag » sous la structure du nouveau pont. Ces sortes de « mille pattes roulants » sont en fait des engins de levage notamment utilisés dans la construction navale. Composés de multiples essieux montés sur pneus et équipés de vérins hydrauliques, ces véhicules ont pour vocation de transporter, tracter et élever des charges lourdes.
Pas moins de quatre de ces engins très particuliers, reliés entre eux par informatique et télécommandés par un opérateur depuis une cabine, seront nécessaires pour déplacer les 2900 tonnes de la structure.

Un travail « d’orfèvre »…

Et même si ce type d’opération est désormais bien maîtrisé, il n’en demeure pas moins un moment extrêmement important de la vie du chantier car il ne s’agira pas seulement de déplacer l’ensemble du pont cadre d’une trentaine de mètres mais surtout de le déposer avec une précision qui ne laisse aucune place à l’approximation : la tolérance n’est en effet que de deux centimètres ! Au-delà de cette marge, les poteaux destinés à supporter la Ligne Aérienne de Contact (LAC) situés sur le pont de Catane pour l’alimentation électrique du tram ne seraient plus correctement alignés.

… et sous haute surveillance

Des tests et des études ont évidemment été menés au préalable pour s’assurer que le béton ne fissurera pas ou que le sol ne se tassera pas lors de l’opération. Des contrôles de portance des sols ont été réalisés au cours des dernières semaines pour se prémunir de toute mauvaise surprise. Enfin, le directeur de travaux et le maître d’œuvre seront, pour l’occasion, entourés de toute une brigade de géomètres afin de s’assurer que l’ouvrage aura bien été déposé précisément au bon endroit avant que tout le matériel de portage ne soit retiré et évacué.

Il est à noter que cette opération de ripage du pont se fera sans contrainte particulière sur la circulation de l’A480.